Les ramasseurs de cadavres, et un criminel sur les toits

[Le 23 avril 2012.]

Devant notre sainte chapelle, la sœur Mazarine Voss put me confirmer les dires de Roland à propos de ces gens qui étaient en quête de corps sans discontinuer, tout comme à propos de la bienveillance manifeste de la milice quant à l'opération en question. D'autres personnes, comme des adeptes du ver du nom de Val et Thratos (un homme chauve en armure qui suit toujours ladite Val), semblaient essayer d'en apprendre plus comme sur la mort du vigilant Caïus survenue encore assez récemment, mais je me montrai évasif.

De premiers signes suspects se manifestèrent à travers une sorte de coulée rougeâtre qui se diffusait à travers les gouttes de la pluie devant moi, qui étais posté sous le porche de la chapelle. Je m'en étonnai fort, et m'imaginai d'abord quelque manifestation maléfique ou invisible, tentant de brasser l'air ; rien. Le phénomène continua alors que la pluie cessait tout juste, et cela semblait venir du toit de la chapelle : je perçus une courbe suspecte qui me permit d'éviter le pire. Un homme au large sourire édenté, se tenait sur notre toit dans une attitude blasphématoire, ayant essayer d'uriner sur moi, de cette urine rouge et malsaine comme le vice qui l'habitait. Car il n'hésita pas à me narguer en disant faire cela par compassion, et adresser ce message à tous les nôtres. Nous tentâmes de situer ses mouvements mais il finit par sauter avec une facilité incroyable de notre toit sur celui de l'hospice. L'urine comme cette faculté prodigieuse en disaient assez long sur sa nature potentielle. Je l'avertis que l'Oeil voyait tout et qu'il finirait par être châtré.

L'homme bondissant n'avait pas cessé ses menées inquiétantes, paraissant amasser des tuiles sur les toits où il passait, qu'il finit par laisser tomber en contrebas. A ce moment, une impie du nom de Lola, déjà citée dans mon rapport sur l'antre du Boucher à Sarmath, vint me provoquer à dessein en soutenant les agissements de l'homme, et en déclarant insolemment qu'elle ferait comme lui si elle le pouvait ; je lui ordonnai donc de quitter les lieux. Malheureusement, le simple temps que je l'eusse réprimandée, le criminel avait réussi à viser juste et à défoncer le crâne d'un passant juste devant l'hospice. L'échec était total, car si Roland, présent parmi d'autres, avait couru nous chercher des arcs, on n'avait rien pu faire, et la blasphématrice Lola avait de son côté couru se réfugier à la caserne devant mon courroux.

Peu de temps après, alors que la consternation générale s'estompait quelque peu, un de ces ramasseurs de cadavres arriva sur les lieux, comme fort à propos, pour s'accaparer le corps du malheureux puis le traîner sans façon dans le quartier. Je me récriai, suivi par Roland, mais l'homme ne se démontait pas, prétendant froidement que tout était en règle et que les cent pièces d'or avaient été payées, et que du reste il n'avait de comptes à rendre qu'à la milice. Arrivé devant les portes de la cité, et alors que je signalais à l'homme qu'il était aussi responsable devant les dieux, il me signala comme un « mariole » aux miliciens, qui l'assurèrent m'avoir à l’œil. Les miliciens me demandèrent impoliment de me retirer, confirmant que tout était en règle, et donc leur complicité – personne ne souhaitait me dire où on conduisait ces corps.

Sous l'Oeil d'A'gloth,

Vigilant Clovis Valoris


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